Invité sur notre média en Avril 2023 dernier, Deo Gratias Kindoho est un journaliste, présentateur influent sur les antennes de la Radio Nationale du Bénin. N’exerçant plus pour le moment, le métier depuis peu, il s’est consacré à la production de son ouvrage « HORS ANTENNE » qui a déjà connu le jour. Dans ces propos, nous remarquons un personnage intéressant qui aime son métier (le journalisme) mais que son penchant pour la lecture et la culture intellectuelle restent incontournable.
Par Aubin Oké
C’était dans un entretien exclusif en ligne et diffusé sur notre antenne que nous recevions l’auteur de l’ouvrage « HORS ANTENNE ». Deo Gratias Kindoho est avant tout un journaliste hors norme avec une capacité de présentation extraordinaire avec une voix impeccable et imposante qui mettait en haleine ses auditeurs lors de la présentation de son journal de 13H sur les antennes de Radio Bénin. Des situations l’ont motivé à profiter, à puiser de ses ressources, ses compétences et ses capacités à faire sortir son ouvrage. Notre entretien avec l’auteur nous a permis de savoir plus sur les raisons de sa motivation et le contenu du livre.
Comment pourrions – nous définir le personnage dans son ensemble ?
‘’C’est un personnage si vous voulez très sympathique, très simple, très affable, un peu rigide sur certains principes pour ne pas dire sur les principes. Ce qu’on doit faire. J’aime qu’on applique à le faire. Je m’accroche à ça. Ce qui fait que parfois insupportable.’’
Nous avons connu Deo Gratias Kindoho comme un journaliste sur les antennes de la Radio Nationale dans le journal parlé de 13H, une tranche à grande écoute. Depuis votre départ suite à des raisons sur les lesquelles nous n’allons pas revenir. Néanmoins, nous nous permettons de vous demander les sentiments qui vous animent aujourd’hui et est-ce que le micro vous manque toujours ?
‘’Le micro me manque toujours parce qu’évident j’ai fait de la Radio pendant presque 17 ans. Je n’ai jamais rêvé et j’ai eu la chance d’évoluer dans un milieu hautement professionnel jusqu’à une certaine époque, jusqu’à récemment, jusqu’à il y a trois ou quatre ans ou même cinq ans si vous voulez. Et donc forcément quand on a vécu ça avec la passion qui est la mienne, avec l’engouement, l’engagement qui sont le mien, évidemment le micro vous manque. Ça, c’est claire. Donc, je peux l’avouer. C’est clair. J’en souffre mais je fais avec.’’ (Il le dit avec un léger sourire). Ce n’est pas un sentiment de libération et de soulagement quand je suis parti de l’ORTB. Ces sentiment-là, l’impression que j’avais ou la sensation que j’avais, c’était à nouveau d’être livre. On en était arrivé à une étape ou disons je ne me sentais plus en sécurité à l’intérieur de la maison ORTB. J’étais seul contre tous et j’avais peur que ma situation empire à tout moment. La seule solution était de partir et le fait de partir était un peu salvateur pour moi en tout cas c’était un peu le sentiment que j’avais en ce moment-là.’’
Nous avons plus parlé bien évidemment de votre ouvrage. Qu’est-ce qui vous a motivé à faire sortir chef d’œuvre HORS ANTENNE apprécié de tous selon le constat ?
‘’J’avais des choses à raconter. J’avais des choses à dire. D’abord par rapport à mon vécu, mon expérience au journal parlé de l’ORTB et depuis plus d’un an mis au placard. C’est-à-dire je ne fais plus rien. J’ai été écarté de tout. Je n’allais plus au micro et ce n’était pas ma volonté, ce n’est que la décision de la hiérarchie, aucune raison ne m’a jamais été fournie jusqu’à présent. Et donc quand les amis virtuels ou réels ne m’entendaient plus à la Radio, ils demandaient ce qui se passait évidemment. Je ne me suis jamais ouvert publiquement sur le sujet. Oui j’en ai touché deux ou trois mots à quelques amis en aparté mais rien publiquement mais pendant que mon employeur faisait courir des rumeurs à mon sujet, faisait circuler des intox à un moment donné, il fallait que cela cesse, il fallait que je prenne la parole. Donc c’était pour ça que j’ai écrit HORS ANTENNE de la maison publique de presse disons de l’Ortb oui parce que c’est là que j’ai vécu mon expérience professionnelle publique de la presse oui en générale notamment de l’Office de Radiodiffusion et Télévision du Bénin. Et ensuite, j’avais des choses à dire par rapport. Donc trois points m’ont motivé à écrire cet ouvrage. L’objectif était par rapport à ma situation, par rapport à la misère qui m’est faite à l’Ortb parce que mon calvaire a commencé depuis 2017. Une certaine opinion pense que tu fais ce qu’on te dit, tu ne bronche pas. Heureusement, ce n’est pas la majorité des béninois qui pensent à cela mais ai sein de l’opinion qui est convaincu de bons nombres fois, qui est convaincu que quand on est à l’Ortb, on est journaliste. On fait la volonté des décideurs. Donc j’ai voulu éclairé ce qu’est le journalisme et ce qui n’est pas le journalisme. On peut dire aussi que c’est ce qui m’a animé à donner vie à cet ouvrage. C’est la vraie motivation.’’
Comment peut décrire la couverture de l’ouvrage avec un fond noir et photo de l’auteur ?
’’ Oui ce sont des choses de l’obscurité que j’apporte à la lumière si on veut. C’est de la cuisine interne de l’Ortb que je révèle vous voyez, ce sont des coulisses, ce sont des choses qui se sont passées dans l’ombre que je mets au gout du jour. Voilà pourquoi le fond est noir. Il s’agit des choses obscures que je crève. Et puis ma photo puisqu’il s’agit de moi même si sont du contenu que je mets à la disposition des lecteurs, des auditeurs des confrères de ma mésaventure, des choses qui sont de mes joies et de mes peines. C’est de commun accord avec l’éditeur qu’on a adopté cette couverture-là. ‘’
Les différentes parties du livre que vous avez fait sortir ?
‘’ Disons quand vous ouvrez, vous entamez la lecture, vous tombez d’abord sur les mots de l’éditeur après le titre et tout ça. Expédy Olougou qu’on ne présente plus qui est le patron de la maison encrage édition qui fait des merveilles à Cotonou. C’est quelqu’un qu’on connait très bien au Bénin aussi même au-delà. Expédy Olougou, c’est lui qui est le prépapié de cet ouvrage Moi-même je prends la parole par l’introduction et finir par la conclusion. L’ouvrage est en six parties il faut le dire comme ça. Une première partie ou je raconte comment je suis arrivé à l’Ortb. Ensuite une deuxième, troisième et quatrième partie à mon expérience proprement dite à l’Ortb. J’ai insisté que les médias publics ne sont pas des médias gouvernementaux avec des textes, de lois, des décrets qui existent pour justifier. Ils sont peut-être des médias d’Etat mais l’était, ce n’est pas le gouvernement. Ensuite, il y a une cinquième partie ou je parle du concept du journalisme même, le contenu ou j’essaie d’exposer ce qu’est le journaliste dans la pratique. Enfin, il une sixième partie ou je convoque un peu l’activiste citoyen parce qu’on pense que quand on est journaliste on a plus d’opinion. Ce sont aussi des choses que j’entends dans l’opinion mais je dis que ce n’est pas vrai … Le tout fait 252 pages ’’. On peut comprendre que c’est un ouvrage qui retrace la vie, le parcours et l’expérience professionnelle de l’auteur.
Est-ce que l’auteur jouit des fruits de ses efforts depuis la sortie de HORS ANTENNE ?
‘’Vous voudrez savoir si je fais des bénéfices. C’est quasiment non mais l’ouvrage s’écoule bien disons à merveille. Avec un léger sourire, je ne suis pas en train de m’enrichir. Je ne pense même pas qu’un écrivain au Bénin en tout cas, un auteur peut prétendre au Bénin qu’il vit de son œuvre. Je ne pense pas. On écrit parce qu’on a des choses à dire, à raconter, à apporter à nos lecteurs. Moi, au début, j’avais des choses à exprimer sur ma passion qu’est le journalisme, sur l’Ortb qui est la maison du peuple qui n’est pas l’instrument du pouvoir. Il me tient à cœur que les béninois sachent ce qui s’est passé. Quel a été mon enfer à l’intérieur. Sinon je ne fais pas la fortune autour de mon ouvrage mais je suis satisfait. HORS ANENNE est à 11 500F CFA et vous l’avez à la librairie Notre Dames de Cotonou à Ganhi, à la Librairie Savoirs d’Afrique à Akpakpa – Cotonou. Chez l’éditeur monsieur Habib Dakpogan et également sur www.amazon.fr . A Cotonou et environs au +22961 646 448. A Abomey au +22997 018 075 ’’
Des retours par rapport au roman ?
‘’ Oui j’ai des retours positifs même plus que positifs. Que ce soit ceux qui se manifeste publiquement sur leur WhatsApp et tout ça, ou ceux qui viennent m’écrire en messagerie privé, pour me dire ce qu’il pense de mon initiative, du contenu de HORS ANTENNE, je leur en suis très très reconnaissant.’’
Des ambitions, des rêves, des projets ?
‘’ Là là, je n’ai qu’un projet. C’est de renouer avec le journalisme. C’est le seul plan sur lequel je travaille en ce moment. D’ici quelques semaines, un mois si tout va bien, je sors un second ouvrage bientôt. On est dessus. Je retourne à ce qui a été toujours ma passion, le journalisme, la Radio. Je vais y revenir et je travaille. Je vais prendre quelques cours de guitare.
On aurait bien envie de voir Deo Gratias avec la guitare, la musique pour découvrir le talent caché de Deo…
Ce n’est pas tard (avec un léger sourire). J’y pense sérieusement et bon un de ses quatre, ça va se faire.
Et si Deo Gratias devrait passer le temps de loisirs, de divertissement. A quoi consacreriez-vous ? la lecture ? sortir en balade ou regarder des films ?
Euh… je fais déjà les trois. Je fais beaucoup de lecture. Depuis qu’on a fini avec la sortie de HORS ANTENNE, je me suis mis à la lecture parce que c’est un loisir auquel je ne me consacrais plus tellement. J’aime beaucoup voyager donc oui je ne suis pas sur place. Je bouge beaucoup. Et puis le cinéma, j’adore le cinéma et la musique aussi. C’est vrai qu’en Afrique, c’est un peu compliqué. Il y a des salles de cinéma qui ont commencé à pousser mais ce n’est pas le même engouement. Ça commence par prendre peu à peu. Donc oui les voyages, lecture, cinéma. J’écoute beaucoup la musique’’.
Si Deo Gratias n’était pas journaliste présentateur du journal parlé, à quel autre métier consacreriez-vous ?
‘’ Bien !!! écoutez, si je n’étais pas journaliste, je serais probablement un photographe. J’aime beaucoup la photographie et j’aime la guitare. Je ne pratique pas pour l’instant mais je vais commencer à prendre les cours de la guitare parce que je voudrais vraiment pas me professionnaliser mais pour pouvoir gratter ma guitare pour pouvoir chantonner, fredonner des chansons. Je me dis hein, si je ne suis pas journaliste, je serai un musicien sans doute je crois. Un jour, je pense bien jouer à la guitare. Tant qu’on vit, les projets ont toutes les chances de prendre corps.’’
A présent, des questions touchant la sensibilité de notre invité. Votre met préféré ?
‘’ Moi, j’aime toutes les bonnes bouf hein. Si je dois choisir un, ma vraie nourriture, c’est le Gnonmli (le mélange du haricot et la farine du maïs). Je ne sais si vous connaissez.’’
Vous le préférez avec l’huile rouge ou autre huile ?
‘’ Non non mais attendez, il n’y a pas de gnonmli avec une autre huile hein. C’est avec l’huile rouge. Il n’y a aucune autre huile qui va avec le gnonmli. Je sais faire du gnonmli moi. Il y a une manière de bien faire le gnonmli. Bon il y a quelques années mais j’ai encore les réflexes. Je tiens à la recette spéciale de ma grand-mère paix à son âme.’’
Et là, nous savons que vous êtes un fan bien passionné du sport en général et notamment du foot. C’est un penchant. On peut le dire.
‘’ Un penchant qui garde de mon enfance, de mon adolescence depuis Abomey ou on se livrait des matchs sur matchs un peu partout à Abomey. C’était les petits camps à l’époque. On n’avait pas besoin des installations spéciales. On n’avait pas besoin de crampons. On n’avait d’équipements. On n’avait pas de gazon et se battait. On jouait au foot. On jouait sérieusement. Il y avait des compétitions. Il y avait des trophées à gagner. Ces batailles-là ont ensuite évolué en équipe nationale ou dans le championnat béninois de première division. Je pense notamment à Jocelyn Ahouéya, un adversaire redoutable que personnes ne voudraient affronter. Ce penchant est resté naturellement. Ce qui fait qu’aujourd’hui, je ne le fais même pas exprès quoi. J’aime du beau jeu et sans être un spécialiste de la matière, j’apporte mon regard d’amateur avec les amis sur les réseaux sociaux.’’
Le club préféré de Déo Gratias Kindoho et pourquoi ce club ?
‘’ Euh… J’ai trois clubs en Europe hein que je supporte. Oui après les gens me traitent de vagabonds mais qu’est ce vous voulez. J’ai trois clubs dans trois championnats différents et ce n’est pas avec le même attachement. Le Real Madrid, ça, c’est le top. Ça fait au moins vingt ans sans aucune raison particulière. J’ai découvert ce sport à la télé. J’ai découvert le championnat européen à la télé et tous les clubs à l’époque, j’ai trouvé qu’il y avait d’excellents joueurs avec du beau jeu. C’est comme ça s’est créé et puis avec des années, ça s’est renforcé et avec le temps, Manchester City. Là, il y a une raison particulière. Je détestais Manchester United. Je n’aimais pas Manchester United. Quand j’ai découvert qu’il y a un autre club à l’époque. Manchester City n’avait pas encore d’envergure comme club hein. Toute l’Angleterre, c’était Manchester United. Un matin, je découvre Manchester City. Je crois même qu’il était encore en deuxième division. C’est comme ça je suis devenu Manchester City et j’ai prié pour qu’ils remontent et ils sont remontés et puis après voilà…depuis ce temps, il y a eu de recrutement et les grands noms de joueurs ont commencé par arriver… puis, il y a le PSG. J’ai commencé à suivre le PSG en ligue 1. C’est purement subjectif. Il y avait Sessègnon là-bas…’’ Nous sommes en 2008 là. ‘’ Oui effectivement, pas médiocre hein sur le terrain. Voilà si je dois classer par ordre de degré d’amour tous ces clubs, il y a d’abord le real Madrid incontestable. Ensuite Manchester City et enfin le PSG…’’ ce qui fait trois grands championnats différents. ‘’ Oui et en plus, si les trois se rencontrent, ça, c’est un autre débat hein. Ce n’est pas facile de faire le choix.’’
Mots de fin pour finir cet entretien…
‘’ Merci d’abord à vous qui m’offrez cette opportunité de parler de « HORS ANTENNE », de plein d’autres sujets intéressants. Merci aux confrères qui m’ont beaucoup soutenu. Merci aux lecteurs en général parce qu’ils sont au Bénin et aussi aux quatre coins du monde. Merci aux amis qui sont sur Facebook, qui sont dans la vie réelle pour leur solidarité, pour leur soutien.
Merci à vous deo Gratias Kindoho pour cet entretien enrichissant. C’est un plaisir.
‘’ Le plaisir est réciproque’’
Merci également à nos internautes de nous lire chaque fois. Comme vous l’aviez constaté, nous avions pris du plaisir avec notre invité.